Histoire d'une légende!

- "Aaaaapprochez mes amis, approchez : écoutez le récit que j’ai à vous conter. Seule parmi un terrible océan, une ville gît tel une île sortant de l’eau. Elle était d’une splendeur, d'une richesse et d'une opulence incomparables ! La vie marine aux alentours était poissonneuse, les marchands affluaient de toutes parts. Les bâtiments étaient d’un blanc brillant, les fenêtres d’un cristal bleu ciel et les rues étaient pavées d'or. De nombreux symboles circulaires se trouvaient inscrits au-dessus de ses portes. C’est ainsi que je vais vous décrire la ville d’Atlentus."
Après ces petites phrases, le vieil homme du nom de Plat Thon émerveillait la foule rassemblée au zaap d’Astrub. Jours après jours, il revenait à chaque fois pour reparler de son périple. Mais si l’histoire de Plat Thon était bien entamée, c’est l’histoire de quatre compagnons qui commençait.

Déjà expérimentés et revenant victorieux d'une chasse au meulou, nos quatre héros avaient fière allure malgré qu'ils avaient dû traverser la forêt des abraknydes sombres. Tenant par le licol une dragodinde ébène-indigo, une jolie écaflipette au pelage d'un blanc immaculé ouvrait la marche. Ses yeux perçants, capables de voir même l'invisible, se dissimulaient derrière un chapeau que n'aurait pas renié un cow-boy. Elle répondait au nom de CatsEye, Cat's pour les amis. A ses côtés marchait un puissant sadi, arborant fièrement une peau de meulou en guise de cape. Son pelage était aussi sombre que celui de sa femme était blanc. DarkJedi, le maître des ronces, ne craignait aucune force de la nature, vu qu'il en était une lui-même ! Sacriereb, un jeune sacrieur enjoué et grand combattant faisait également partie de notre petite troupe. Apprécié de ses compagnons aussi bien pour sa grande solidarité que pour son éternel entrain, il était plein de vie (quoi de plus normal pour un sacrieur me direz-vous !) Le dernier de nos larrons était une pandalette au nom de Rayna, une alliée de premier choix, capable de vous suivre dans les pires galères pourvu qu'il y ait de la bière et de l'alcool de riz à tous les repas. Et là, il était temps d'arriver, car la gourde de Rayna était quasiment vide et elle sentait déjà la soif la tenailler. Elle comptait bien faire une longue halte à la taverne d'Astrub pour étancher sa soif et refaire le plein de ses stocks. ainsi nos quatre compagnons arrivèrent au moment où le vieil homme racontait son exploration de la ville disparue. Malgré quelques protestations de Rayna qui souhaitait continuer directement son chemin jusqu'à la taverne (y'a pas idée d'avoir fait tant de kilomètres pour s'arrêter à 50 mètres du but !) nos héros s'arrêtèrent, subjugués par ce passionnant récit. Même Rayna en oublia momentannément sa soif....

-"...Mon navire était pris dans une tourmente infernale de vent et d'eau, et plus d'une fois, l'équipage et moi-même avons cru notre dernière heure arrivée. Les marins, pourtant expérimentés et endurcis, luttaient désespérément pour maintenir le bateau à flots. Mais celui-ci dérivait malgré tous leurs efforts, balloté comme un jouet par les forces incommensurables d'une nature devenue capricieuse. Et tout à coup, alors que tout espoir semblait définitivement perdu, le vent cessa et la mer se calma. C'est alors que nous la vîme : La ville au loin, comme posée sur l'eau. Ses tours d'un blanc nacré s'élançant vers un ciel bleu et clément au-dessus de l'île. Alors que tout autour de celle-ci, les nuages de la tempête que nous venions de traverser continuaient à tourbillonner de plus belle. L'île et notre bateau étaient comme dans l'oeil d'un ouragan, là où le calme règne au milieu des forces naturelles en furie.

Notre vaisseau avait souffert, et bien que nous ne savions pas au départ où la tempête nous avait emmenés, nous devions faire escale pour réparer. nous fîmes halte dans la jetée tout près, l’excitation me donnait la fièvre tellement je voulais voir la ville en long, en large et en travers. Car nous avions compris en pénétrant dans le port, que nous étions, par miracle, sur une terre riche et prospère.... Et encore inconnue jusqu'ici du continent !
Tout d’abord j’ai noté une ressemblance avec la ville de Sufokia, mais qui rendait celle-ci bien morne en comparaison. J’ai appris par la suite que le symbole circulaire, n’était autre que les armoiries de la ville. Il représentait un œil noir, le "Dark Eye", symbole de l’autorité et du respect du gouvernement. Le gouvernement était composé de cinq membres principaux et une centaine d’adjoints. Le Magnus était la personne la plus haute en responsabilités : c’est un peu comme Allister vous voyez ? Ensuite les 4 autres membres étaient nommés : Terrus, Eaurus, Feurus et Airus. J’ai appris que chacun avait le pouvoir d’un élément majeur de l’île, Eaurus rendait les eaux riches en poissons, Feurus chauffait la ville et évitait les incendies, Airus faisait en sorte de faire s'envoler tout ennemi et Terrus quant à lui gardait la terre sèche sous la ville enfin qu’elle ne coule pas."

-"Excuser moi, vos quatre membres élémentaires, c’est un peu comme nos chevaliers ?"
Il rigola un peu sous la question d’un sram assis pas loin.

-"Non, il ne faut pas comparer avec eux. Nos chevaliers utilisent les éléments à leurs avantages alors qu'eux peuvent les contrôler. Ils sont beaucoup plus redoutables que notre plus fort héros, ce sont presque des dieux. Les 4 vivent en harmonie les uns avec les autres, si cette amitié venait à se briser, ce serait alors le chaos."

-"Comment cela se fait-il qu’on n’ait pas découvert la ville plus tôt ?"

-"Question intéressante, jeune disciple osamodas ! J’ai moi-même posé la question aux riverains et ils m’ont répondus qu’Airus faisait souffler un vent si fort en permanence autours de l'île, qu’aucun navire ne pouvait s'approcher de la ville. Ceci afin de prévenir toute attaque d'ennemis. Il semblerait en effet qu'en des temps bien plus lointains, les navires qui traversaient la mer venaient uniquement sur l'île pour attaquer et piller. C’était cette perpétuelle tempête que par notre imprudence nous avions dû affronter. Et je ne sais encore pas aujourd'hui par quel miracle, nous avions réussi à la traverser là où bien d'autres navires avaient dû couler. Airus avait-il eu quelques secondes d'inattention ? Ou de pitié devant notre désespoir ? Avait-il deviné que nous n'avions aucune intention belliqueuse ? Allez savoir ! Mais toujours est-il que les Atlentusiens furent si surpris et heureux de voir des gens pacifiques venus du continent, que nous fûmes accueillis à bras ouverts et traités comme des hôtes princiers. Non seulement ils nous aidèrent à réparer le navire, mais nous pûmes, en attendant la fin des réparations, profiter jusqu'à l'indigestion de toutes les richesses de l'île."

Le jeune Sacriereb était excité par cette histoire et posa sa première question :
-"Où se trouve cette ville ? J’aimerais la contempler moi aussi !"

-"Hélas cela est impossible…" Le vieil homme pris un air de tristesse et continua : "....la ville fût ensevelie sous les flots. Les habitants nous avaient pris en amitié, et les adjoints du gouvernements eux-mêmes avaient intercédé en notre faveur auprès du grand Magnus et d'Airus afin que la tempête protectrice cesse, le temps pour nous de reprendre le large et la direction du continent. Mais peu après notre départ, un tofu voyageur rattrapa notre nef avec un message de la ville..."

Un brouhaha se fît entendre dans la foule après la lecture du parchemin.
-"Voilà maintenant si vous voulez bien m’excuser, je dois vous laisser. Surtout gardez bien en mémoire le nom de cette ville et du sacrifice que tous ses habitants ont fait pour nous sauver la vie à tous !"

Ses derniers mots "réveillèrent" nos compagnons. Rayna s'aperçut que sa soif était plus grande encore, et elle marcha derechef vers la taverne. Ses trois amis lui emboîtèrent le pas, songeurs. C'est autours de plusieurs chopines moussues et bien remplies que nos quatre lascars décidèrent de se lancer dans la recherche des ruines de cette ville désormais légendaire, et ce malgré ce qu'en avait dit le vieil érudit. Ils n'étaient pas les seuls ! Durant plusieurs mois, des centaines de navires quittèrent les ports de Sufokia et Madrestam en direction du lieu où devait se trouver la ville mais tous revenaient les mains vides. Atlentus et ses trésors semblaient bel et bien avoir été engloutis à tout jamais au fin fond des abysses, ainsi que le décrivait le vieux Plat Thon.
Notre quatuor lui, n'avait malheureusement pas les moyens d'affréter un vaisseaux pour voguer sur les océans. Ne pouvant pas prendre le bateau, ils eurent l'idée de longer les côtes à pied et de les fouiller minutieusement, ce afin de dénicher toute trace de la ville qui aurait pu dériver au gré des courants marins. Rien près des calanques, ni l’île des Wabbit et ce fut ainsi jusqu'à la presqu’île des dragoeufs. Bientôt, les chercheurs de trésor se résignèrent, et les navires remirent le cap sur les ports, vides de toute traces d'Atlentus. Mais les quatres amis étaient plus tenaces que la moyenne. C'est alors qu'un jour, grâce à ses yeux de chat, CatsEye trouva dans le sable d'une plage une petite pièce de monnaie avec l’emblème de l’œil noir.

-"Enfin !! Ceci confirme les dires du vieil homme ! Mais tant de temps passé pour découvrir une simple piécette : La tâche s'annonce bien trop ardue pour seulement quatre personnes aussi déterminées soient-elles... Montons un groupe d’aventuriers assez fort pour braver les dangers de la mer et retrouvons la ville d’Atlentus !"
Ils se prirent alors à rêver de richesses incommensurables, à toutes ces choses merveilleuses qu'ils feraient une fois riches comme des nababs : Acheter une grande maison, un gigantesque enclos à dragodindes.... Mais ils n'étaient pas rendus au bout de leurs peines !
...Ainsi commença l’histoire de la guilde de Dark Eye.

Où l’on reparle des messages envoyés par Atlentus… I

La taverne était bondée en cette heure d’affluence, et les quatre amis avaient eu de la peine à trouver une table. Dans le brouhaha ambiant, ils dégustaient une chopine et un plat de d’haricots en sauce bien mérités après cette chasse au Meulou. Si le sadida et la pandalette étaient ravis de part leur nature herbivore, le sacrieur qui préférait une bonne pièce de viande et l’ecaflipette qui ne jurait que par le poisson faisaient la moue. Mais leurs finances étaient trop justes pour se payer le luxe de commander de la viande à la taverne. Peut-être lorsqu’ils auraient revendu quelques ressources arrachées de haute lutte au Meulou, mais en attendant, ils devaient faire contre mauvaise fortune bon cœur. Heureusement, il y avait de la gelée en dessert pour mettre tout le monde d’accord.

Méditant sur les paroles du vieux Plat Thon, ils discutaient, arrivant parfois à peine à s’entendre tellement il y avait du bruit autours. Sacriereb lança, sceptique :
- Vous croyez qu’il y a quelque-chose de vrai, dans ce que le vieux Plat Thon nous a raconté sur cette cité engloutie ?
- J’sais pas, répondit Darkjedi. J’avoue que c’est la première fois que j’entend parler de cette légende. En même temps, le message envoyé par Atlentus qu’il a montré à la foule semblait être vrai.
- Mmff, fit Rayna la bouche pleine d’haricots, Enfin en même temps, de là où on était, on voyait pas trop les détails. Ceci dit, une ville perdue et pleine de richesses, pavée d’or et aux fenêtres de cristal, moi ça me botte. Imagine qu’elle n’ait pas entièrement coulée. Même s’il n’en reste qu’un p’tit bout d’émergé, je m’en contenterais bien pour remonter nos finances…
- Ouais, rétorqua Sacriereb en rigolant, et que fais-tu de l’avertissement lancé par Magnus ? Qu’est-ce qu’on fait si on tombe sur des monstres ou sur Terrus le traître ?
Rayna pris sa chopine qu’elle vida d’un trait en avalant sa dernière bouchée d’haricots. Elle reposa le bock bruyamment sur la table, s’essuya la bouche d’un revers de main, étouffa un rôt monumental, fixa Sacriereb avec des yeux un peu embués et dit alors d’une voix rauque et on ne peut plus sérieuse :
- On les défonce !!
Sacriereb et Darkjedi se mirent à rire. Ils connaissaient bien leur amie : à partir du moment où elle avait deux ou trois bières dans le ventre, plus rien ne lui faisait peur, pas même un kralamour furibard.

Darkjedi se tourna vers sa femme :
- Qu’est-ce t’en pense, Catsounette ?
Mais l’écaflipette demeura silencieuse et immobile. Ses compagnons cessèrent de rire quand ils s’aperçurent que ses yeux de chat fixaient un point vers l’entrée de la taverne. Ils connaissaient tous cette expression sur son visage : Catseye venait de repérer quelque chose.
- Cat’s ??
- Le vieux Plat Thon ! Il est là il vient d’entrer. Dit-elle, sans cesser de fixer son objectif.

Ils se retournèrent. Effectivement, près de l’entrée, à peine visible de par sa petite taille parmi la foule des habitués, le vieil homme semblait chercher désespérément du regard une table vide. Peine perdue ! Sans doute venait-il se restaurer après avoir harangué les foules au zaap. Alors qu’il regardait vaguement dans leurs direction, Darkjedi eut le réflexe de se lever et de lui faire signe de s’approcher, ce qu’il fit. Il restait une chaise de libre à la table, et tous se poussèrent pour lui ménager une petite place.

- Aaaah, mes jeunes amis, voilà qui est bien aimable de votre part ! Merci à vous pour mes vieilles jambes qui ont de plus en plus de mal à me porter. Je me voyais déjà devoir manger debout. Laissez-moi vous offrir une tournée pour vous remercier.
Le vieil enutrof sorti alors une bourse d’une taille impressionnante, et ronde comme un ballon. Manifestement, il ne connaissait pas les difficultés financières des quatre compagnons.

- Et bien ! Fit remarquer Darkjedi avec un sourire, On dirait que conteur ça paye bien !
- Ma foi oui, je ne me plains pas répondit Plat Thon, avec un clin d’œil. Les gens aiment bien mes histoires, et ils me récompensent souvent généreusement de les avoir distraits quelques temps de leur quotidien. Ainsi donc, vous m’avez entendu ?
- Oui, nous étions au zaap tout à l’heure, expliqua Sacriereb.

Le vieux Plat Thon fit signe au barman et lui commanda de re-remplir tous les verres de la table sur son compte, ce qui lui valu d’office toute la gratitude de Rayna, qui désespérait de ne plus avoir de bière pour finir ses gelées.
- Des « histoires » avez-vous dit ? s’étonna Catseye. Doit-on en conclure que tout ce que nous avons entendu au zaap n’était en fait que pure invention pour distraire les badauds ?
Plat-Thon fit celui qui était vexé. Il se leva d’un bond de sa chaise malgré son âge et s’indigna sur un ton si théâtrale qu’il en devenait comique :
- MES histoires ? Pure invention ? Vous avez de la chance d’être du sexe faible, belle madame ! Sinon je vous aurais déjà jeté mon gant et invitée en duel pour laver cet affront !!
Les yeux de l’ecaflipette se durcirent. Elle arbora un sourire carnassier fait de jolies petites dents blanches pointues et de quatre impressionnantes canines que n’aurait pas renié un vampire. Elle rétorqua d’une voix rauque :
- On va voir qui est du sexe faible ici, papy…

Darkjedi qui ne pouvait s’empêcher de rire du comique de la situation, joua les conciliateurs entre les deux protagonistes :
- Je vous en prie Monsieur Plat Thon, rasseyez-vous. Je connais ma femme, il n’était sûrement pas dans son intention de vous offenser. Mais comprenez que l’on puisse avoir du mal à croire à cette histoire si… Extraordinaire ! Le sadida insista volontairement sur le dernier mot pour flatter l’ego du conteur.
Le vieil enutrof se radoucit et repris sa chaise. De toute façon, il n’avait manifestement nullement l’intention de quitter la table, trop heureux d’avoir une place assise pour manger confortablement. Il était juste un peu fier. Il adorait par dessus-tout raconter voire radoter ses aventures à un public attentif. Il se pencha vers ses compagnons de tablée, et leur dit sur le ton de la confidence :
- Je peux vous assurer que toute cette histoire est on ne peut plus vraie ! Toutes ces choses que j’ai dites me sont réellement arrivées. C’était il y a si longtemps que j’ai parfois l’impression que c’était dans une autre vie, mais cela n’enlève rien à la réalité de ces choses ! Insista-t-il.

Même si nos quatre amis ne demandaient qu’à le croire, quelque-chose turlupinait le jeune sacrieur depuis un moment.
- Vous avez dit tout à l’heure que le message que vous aviez reçu d’Atlentus vous était parvenu par un tofu voyageur qui avait rattrapé votre navire ?
- C’est tout ce qu’il y a de plus véridique jeune homme ! Apparemment Terrus fomentais son coup d’état dans le plus grand secret depuis longtemps, avant même notre arrivée sur Atlentus. Mais il ne déclencha ouvertement la guerre que quelques jours seulement après notre départ, lorsqu’il se sentit prêt et assuré de sa victoire. C’est après des semaines d’un conflit fratricide, que Magnus pris la douloureuse décision d’engloutir Atlentus. Mais c’était un être infiniment savant et cultivé. Il savait qu’il faut bien des semaines voire des mois pour rallier le continent en venant d’Atlentus par bateau. Il avait calculé, par rapport à notre départ, que nous étions encore en mer au moment d’envoyer son message, à peine à la moitié du chemin que nous devions effectuer pour rentrer au pays. C’est pourquoi il nous envoya un tofus messager, seul capable de rattraper au plus vite par la voie des airs notre vaisseau.

Il prit une rasade de bière pour s’humecter le gosier. Darkjedi en profita pour poser une autre question :
- Et quand vous avez reçu ce message, n’avez vous pas songé à faire demi-tour et retourner vers Atlentus ? Pour aider Magnus, par exemple ?
Plat-Thon reposa son verre, un peu de mousse accrochée à son abondante barbe.
- Bien-sûr que si par Enutrof ! Mais le capitaine et moi-même ne pouvions prendre une décision aussi risquée pour l’équipage et nous tous. D’abord à cause de l’avertissement de Magnus concernant Terrus. Et surtout à cause d’un autre facteur bien plus terre à terre : Les vivres ! Les Atlantusiens nous avaient généreusement donné largement de quoi faire la traversée, mais guère plus. En admettant que nous fassions demi-tour, encore eut-il fallu que nous arrivions avant l’immersion totale d’Atlentus ! Sinon nous nous serions retrouvés en plein milieu du grand océan, seuls et à court de vivres pour refaire le chemin inverse. Nous serions alors morts de faim et de soif bien avant de toucher nos propres côtes !

- De soif ? Quelle mort horrible, ajouta Rayna, visiblement effrayée par cette perspective. Mais dites-moi : Une fois revenus à terre, vous n’avez pas tenté d’affréter de nouveau votre navire pour refaire le voyage ?
Le vieil enutrof fit la moue, visiblement un peu gêné. Bof… J’aurais aimé, mais il y a eu des complications. Hum, une bête histoire de dispute sur la valeur de l’avertissement de Magnus entre le capitaine et moi, ajouta Plat-Thon, qui ne souhaitait manifestement pas entrer plus dans les détails. L’équipage, trop content d’être rentré sain et sauf ; ne souhaitait pas repartir et risquer sa vie de nouveau : visiblement, tous ces marins ne partageaient pas mon appât du gain : Quels gagnes-petits ! Il préféraient sagement se contenter des quelques breloques et bibelots qu’ils avaient ramenés avec eux. Etant le seul à vouloir repartir, j’aurais eu bien du mal à indiquer à un nouveau capitaine la direction à prendre. C’est que je ne suis pas navigateur moi ! Je sais qu’à un moment on a longé et dépassé l’île des wabbits, mais alors après, pfffft… Et puis ça coûte cher de louer un vaisseau et tout son équipage. Alors j’ai finis par abandonner l’idée d’y retourner.

Où l’on reparle des messages envoyés par Atlentus… II

- Oui, cela doit coûter cher, en effet, repris Catseye. Sans parler des risques. Mais le message que vous avez reçu laissait supposer que d’autres seraient envoyés vers notre continent. Comment se fait-il que d’autres tofus messagers n’ont pas été retrouvés ?
Le vieil homme esquissa un sourire malicieux.
- Ca, je pense pouvoir vous répondre, dit-il, visiblement satisfait de ménager un peu de suspens face à son auditoire attentif. Comme je vous l’ai dit, Magnus savait très bien ce qu’il faisait. Il savait que le tofus rattraperait probablement notre navire. Mais il savait également qu’un tofus ne serait pas assez résistant pour couvrir la totalité de la distance séparant Atlentus du continent. Nous l’avons rapidement compris car le tofus qui nous avait rejoint était visiblement épuisé et n’aurait guère été plus loin. J’en veux pour preuve qu’il mourut de fatigue peu de temps après avoir atterri sur le pont. Je me souviens d’ailleurs que la bestiole a fini chez le bosco et qu’il nous en a fait un succulent tournedos qui nous a régalés, le capitaine et moi. Hum, bref… Là n’est pas la question ! Enchaîna l’enutrof. Toujours est-il qu’il était clair que Magnus devait certainement trouver un autre moyen pour faire parvenir ses messages d’alerte jusqu’au continent. Le capitaine et moi on s’est longtemps creusé la tête pour deviner comment il aurait pu s’y prendre. Car après notre séjour dans la ville, il n’existait à notre connaissance, aucun moyen de communication entre nos terres et Atlentus. Car telle avait été la volonté de ses dirigeants à l’époque des guerres entre eux et le continent.
Nous avons finis par supposer que Magnus en avait probablement été réduit à utiliser le bon vieux truc des naufragés pour envoyer son message : la bouteille à la mer ! Il en a certainement mis un exemplaire dans plusieurs bouteilles différentes, avant de les confier aux bons soins de d’Eaurus et de l’océan… Espérant sans doute qu’elles finiraient un jour par s’échouer sur une de nos plages.

- Pourtant, je n’ai jamais entendu parlé que quelqu’un ait, un jour, retrouvé un de ces messages, fit remarquer Darkjedi.
- C’est vrai, admit Plat-Thon. Mais nous avons nous-mêmes dû lutter contre de forts courants marins et monter toutes nos grandes voiles pour utiliser au maximum le vent, avant de revenir en vu de nos côtes. Magnus, malgré toute sa sagesse, ne connaissait sans doute pas l’existence de ces courants. Même si on peut supposer qu’il a dû en faire des dizaines pour multiplier ses chances, à moins d’un miracle il est fort peu probable qu’un de ces messages ait jamais atteint nos rivages.

Le vieil enutrof se tut, tristement. Le silence se fit. En fait, toute la taverne était silencieuse. Trop, par rapport à sa fréquentation. Nos cinq protagonistes s’en aperçurent en même temps et relevèrent la tête : Toute la grande salle était quasiment vide, mis à part deux ou trois habitués ivrognes, trop imbibés sans doute pour songer à se lever. Tek Abir le tavernier derrière son bar, les toisait en essuyant un verre avec un bout de son tablier.
- Béh ? Ou est-ce qu’ils sont tous passés ? s’étonna Sacriereb.
- Ah ça, heureusement que tous mes clients ne sont pas de votre trempe ! Rétorqua le tavernier sur un ton ironique. Sinon ça ferait longtemps que je n’aurais plus qu’à mettre la clef sous la porte.
Devant les mines interloqués de ses interlocuteurs, Tek Abir esquissa un sourire, visiblement plus amusé que contrarié. Il savait que sa taverne se remplirait de nouveau bientôt. Elle était un point de passage quasi-obligé près du zaap d’Astrub, là où tous les voyageurs fatigués venaient se restaurer et se reposer. Il posa le verre propre derrière le comptoir, et vint à la table des amis.
- Vous ne vous en êtes pas rendu compte, mais tout le monde vous écoutait pendant que vous racontiez vos trucs là, surtout après que vous ayez parlé d’y retourner pour toutes ces richesses. Et quand vous avez mentionné l’île des wabbits, alors là ça été la ruée ! Tout le monde s’est mis à me régler sa note, et il sont tous partis comme une nuée de mosquitos vers les ports de Madestram et de Sufokia. Ils étaient tous rendus fou par la soif de l’or et l’appât du gain. Une vraie tornade là-dedans, vous êtes bien les seuls à ne pas l’avoir remarqué !
Bon aller, puisque vous êtes mes derniers clients dignes de ce nom pour aujourd’hui, je vous offre ma tournée du patron… En vingt ans de métier, c’est la première fois que je vois ma taverne se vider aussi vite ! Même si j’aurais préféré que ce soit dans l’autre sens, ç’est un record, et un record ça se fête ! Ajouta-t-il avec un clin d’œil, décidément plus amusé qu’inquiet du désert qui régnait désormais dans la salle.
Il revint avec des chopes pleines, s’attirant un regard plein d’une reconnaissance éternelle de Rayna. Il trinqua avec eux avant de retourner à son bar, finir de ranger sa vaisselle avant la fin de sa journée.

- Mais alors ? Ils vont tous prendre des bateaux pour se lancer à la recherche d’Atlentus !! réagit tout à coup Sacriereb, horrifié. Il faut qu’on y aille nous aussi ! Sinon ils vont tout prendre, il ne nous restera rien ! L’impétueux sacrieur commençait déjà à se lever, mais Catseye lui fit signe de se rasseoir.
- Et avec quel argent veux-tu que nous affrétions notre propre navire ? Je te rappelle qu’on est fauchés ! Inutile de courir aux ports Sacri, on n’ira pas plus loin que les quais de toute façon…
Plat-Thon partit à rire :
- Inutile de vous affoler, ardent sacrieur. Les autres ne sont que des sots ! Ils ne savent pas où aller et même si un miracle les emmenait par le bout du nez jusque sur les lieux exacts où se tenait Atlentus, ils ne trouveraient qu’un océan vide à perte de vue. Atlentus gît désormais au fond des abysses, croyez-moi ! Hors d’atteinte de n’importe qui. Magnus n’était pas du genre à rater son coup.

- Ah ? Fit Darkjedi. Vous pensez vraiment qu’une île aussi grande a pu disparaître ainsi du jour au lendemain, dans sa totalité ? Il ne pourrait pas en rester une partie au-dessus de la surface des eaux ?
- N'étant jamais retourné sur place, je ne peux en jurer, admit Pla-Thon, mais cela m’étonnerait beaucoup. Le but de Magnus était justement d’engloutir TOUTES les terres d’Atlentus, afin que Terrus perde ses pouvoirs et se retrouve emprisonné par l’océan. Et quand bien même une terre subsisterait, elle serait certainement sous la coupe de Terrus. Je plains alors les personnes qui s’y aventureraient sans une solide préparation et sans savoir ce qui les attend.
- Il était pourtant dans votre idée d’y retourner vous-même, à un moment, non ? Remarqua Catseye.
- Oui. J’avoue que pour moi, l’appât du gain était plus fort que l’avertissement de Magnus, comme tous ces gens qui viennent de partir. Mais contrairement à eux, j’avais déjà été sur Atlentus. Je savais plus ou moins à quoi m’attendre. Je connaissais la configuration des lieux. Et puis je me suis dis : « mon vieux Plat-Thon ! Si t’es malin et que tu te trouves une bonne équipe d’explorateurs qui n’ont pas froid aux yeux : On prend l’pognon et puis c’est tout. Et si des ennemis nous barrent la route : On les défonce !!»
- Ouais, FARPAITEMENT !!! Hurla Rayna en reposant bruyamment sa énième chope vide. ON LES FEDONCE !!

Les autres la regardèrent en rigolant. Manifestement la pandalette avait atteint un taux d’alcoolémie respectable. Et pourtant, alors que son regard s’attardait à contempler le fond de sa chope vide, c’est elle qui eu tout à coup, un trait de génie :
- Ouais mais, f’nalement, ces bouteilles avec les messages, là : Personne n’les a vraiment cherchées… Pas même vous, Tlat Phon ? Et p’t-être que d’autres objets d’Atlentus auraient pu, eux-aussi, flotter jusqu’à nos rivages malgré l’courant, après toutes ces années. Moi j’dis : maint’nant qu’on sait c’qu’on cherche, faut ratisser les plages d’la côte, et pis c’tout !
Catseye bondit et empoigna Rayna par les épaules :
- Mais c’est une brillante idée, Ray !! Pas besoin de navire, d’argent, pas besoin de prendre mille et un risques : il nous suffit d’explorer nos propres plages. Nous ne pouvons pas aller jusqu’à Atlentus, mais nous pouvons récolter ce qui a pu en venir. Ray, t’es un génie !!
- Ah ? fit la pandalette, toute étonnée par son succès soudain. D’accord. Mais t’pourrais arrêter de m’secouer, s’te plaît ? j’aimerais garder mes zaricots. Burp.
Darkjedi ajouta ironiquement :
- Moi ce qui me fait peur c’est que si l’alcool la rend intelligente, voilà qui va fournir une bonne excuse à notre Rayna pour se vider des chopines par paquets de douze.
Plat Thon surenchérit :
- Vos amis ont raison, votre idée tient du génie, maîtresse Rayna ! Moi-même, je n’y avais jamais vraiment pensé…
L’enutrof prit un air songeur : Mmmhh, voilà bien des années que je parcoure ce monde, haranguant les foules, et espérant un jour tomber sur un groupe d’aventuriers suffisamment forts pour affronter tous les dangers, et suffisamment intelligents pour savoir les éviter. Car voilà longtemps que je n'ai plus la force ni l'âge de les affronter seul. Et pour la première fois, voilà des gens qui semblent correspondre à ces critères.
Il se pencha en avant, et ajouta sur un ton de confidence pour que personne n’entende :
- Mettez votre idée en application, tenez moi au courant de vos recherches. Si vous acceptez de partager vos éventuelles découvertes avec moi, je ferais de mon mieux pour vous guider sur le chemin d’Atlentus… La proposition me semble honnête, qu’en pensez-vous ?

Les quatre compagnons se regardèrent. Inutile de se consulter, ni de palabrer : ils avaient déjà vécus tant d’aventures ensemble, ils se connaissaient tellement bien mutuellement et depuis si longtemps, qu’ils savaient tous que leur décision était déjà prise. Catseye tendit une patte griffue vers le vieux Plat-Thon :
- Tope là, vieil homme !
Plat-Thon mit sa main dans la patte de l’ecaflipette avec un sourire. Il héla le tavernier :
- Hé ! Vous nous servirez un alcool fort sur ma note : il nous faut un digestif, nous avons quelque-chose à fêter !

On vit alors des étoiles briller dans les yeux de Rayna. Mais nul ne su dire si cela était dû à la perspective de trouver les trésors d’Atlentus, ou à celle de s’enfiler le digestif.

(je viens de retrouver une vieille ébauche de suite pour cette histoire.... je vous la copie/colle. Désolé pour les fautes et l’absence de présentation mais c'est resté en plan trop longtemps pour que je m'y replonge)

Le lendemain matin, les 4 amis se réveillèrent impatients de commencer cette nouvelle grande aventure mais fatigué par la longue nuit passé à boire et à élaborer un plan afin de commencer les recherches sur les plages du royaume. Les cotes sont nombreuses et les courants marins forts, qui sait où les indices pourraient se trouver, ni même si ils existent. Retrouvons cette joyeuse troupe autour d’une carte du royaume.

Catseye : « Ca en fait des kilomètres de plages et de côtes a explorées, nous n’arriveront jamais à trouver le moindre indice.
« En plus avec le temps, si jamais un des messages ou un vestige d’Atlentus était parvenus jusqu’au continent, il serait sous peut être 1 mètre de sable. Je ne vois pas comment nous allons pouvoir faire » dit DarkJedi un peu démoralisé

« Si seulement nous savions au moins sur quelle plage il y avait des indices même enfoui ca serai plus facile. Par ce que je n’ai pas envie de parcourir toutes les plages de la cote parce que tout bien réfléchi la mer c’est de l’eau !!! Beurk !!! » Dit Rayna en regardant sa bouteille d’alcool de riz qui lui faisait office de petit déjeuné.

« Chrmoriritu ruidnsin ciodnuso …. »

« Fini ta chopine avant de parler Rayna, on ne comprend rien et tu en mets partout »

« Oui, désolé Cats, je viens juste d’avoir une idée. Si nous étudions les différents courants marins entre le lieu supposé d’Atlentus et le continent nous pourrions avoir une idée de la localisation des débris d’Atlentus »

« C’est vrai que l’alcool te rend plus intelligente Rayna, mais vas-y je t’en prie, étudie les courants marins, surtout que seul un marin expérimenté peut connaître ce genre de chose. Et tu l’as dit toi-même tu déteste la mer. D’ailleurs aucun d’entre nous ne connais bien la mer et Plat-Thon lui-même nous a avoué ne pas connaître grand-chose à la navigation. Comment veux tu que nous arrivions à calculer la position d’un des messages lancé par Magnus ? » S’énerva Sacriereb qui cherchait à provoquer une bagarre amicale avec Rayna car il commençait à s’ennuyer

Catseye et DarkJedi s’échangèrent un regard complice. Tous les deux savaient à qui s’adresser pour ce genre de problème

« Calmez-vous tous les deux, dit DarkJedi calmement, Cats et moi avons un ami commun qui va pouvoir nous aider, un vieux pirate un peu pervers qui préfère les tavernes miteuses à la grandeur de la mer, surtout parce qu’il est plus facile de trouver des femmes en ville qu’en mer…. »

« Si il y a quelqu’un qui peut nous aidé vu notre problème c’est bien lui. Allons-y, allons voir ce bon vieux Sexbones »

Les 4 amis prirent la route en direction des landes de Sidimotes. Et plus particulièrement vers la taverne du Kolérat purulent tenu par le célèbre Bworker. C’était un endroit dangereux, proche de la cité maléfique de Brâkmar, elle était fréquenté par tous les exclus, les criminels, les assassins du royaume. On y trouvait également les Bworkettes, les protégés du Bworker qui étaient la pour satisfaire les moindres désirs des clients… contre une grosse rétribution bien entendu.
Le voyage dura plusieurs jours. Sur le chemin de la taverne les 4 amis rencontrent des paysans vivant dans la plaine de Cania, lieu de passage obligé vers les terribles landes. On leur raconta que les ports étaient étrangement déserts depuis quelques jours, tous les bateaux étant parti à la recherche d’un mystérieux trésor. Pas besoin d’être devin pour savoir ce que ces bateaux étaient parti chercher.

La région des landes étaient comme en permanence sous une nuit sombre et orageuse, l’atmosphère étant juste éclairé par les torrents de flammes de provenant des douves de Brâkmar et de quelques points des landes où osai sortir la lave rougeoyante. Les dangers étaient nombreux sur le chemin dans cet endroit sombre. Outre les points de sortie de la lave qui brulerait vif même un kwak des flammes, il existait des monstres tapis dans l’ombre tels les Scorbutes, cachés el long des routes et qui n’attendaient qu’une jambe pour planter leur terrible queue empoisonné, et les Ouginaks, ces hommes-chiens qui attaquaient en bande pour détrousser et tuer les voyageurs.

Hersement nos amis sont de solides guerriers et ces dangers ne constituaient que la routine pour leur vie d’aventurier. Au bout d’une semaine ils arriverent à ce fameux endroit, la taverne du Kolérat.

« Faites très attention une fois a l’intérieur, cet endroit est dangereux et on n’hésitera pas à vous tuer ne serait-ce que pour une pièce d’or ou a cause d’un regard de travers. »

« Donc Rayna évite de boire, sinon tu va encore chercher la bagarre comme souvent dans les tavernes. Sauf qu’ici il y a des grands guerriers qui n’ont d’égal que leur sournoiserie et leurs coups bas. Sacriereb tu reste calme et tu ne réponds pas aux provocations. Et pas touche aux bworkettes, elles sont vénales et terriblement dangereuses. Toi aussi namour !!! « Grogna Cats avec le regard plein de braises.

« Je ne vois pas pourquoi tu me dis ça…. , répondit DarkJedi pressé de finir cette conversation, entrons ! »

« Il se passe quelque chose de pas normal entre nos deux amis et cet endroit… Il y a l’air d’avoir une vieille histoire pas très jolie la dessous » dit Sacriereb à l’oreille de Rayna

« C’est bien ce qu’il me fait peur, et c’est pour ca que je vais suivre les conseils de Cats.

C'est vrai que cette histoire avait débuté et était destinée à être complétée au grès des envies, inspirations et plumes de chacun. Cela n'a malheureusement jamais été le cas.
Merci Mamour de nous avoir fait partager cette suite, même si ce n'est qu'une ébauche. Une ébauche déjà pas mal travaillée je trouve.
Du coup ça m'a incitée à tout relire depuis le début : ma foi, je trouve qu'on se débrouillait pas trop mal niveau écriture ! Razz

Meilleurs souvenirs à tous !

oui exact, je trouve ça pas mal du tout pour des geek XD A voir plus tard si je m'y replonge, je trouve ça intéressant d'écrire cette histoire ^^

» Recit de l'histoire de la famille Ereb